Orange : une cible facile… Un « ancien monopole » qui réussit aussi dans la fibre : quelle horreur !
16 janvier 2017Dénigrer ce qui fonctionne bien est un sport national. Qu’il est douloureux d’entendre, pour les 2 000 cadres supérieurs et dirigeants que nous représentons, mais aussi pour tous les personnels, le régulateur dire « Il faut attaquer les derniers bastions du monopole ».
Un bon mot, une formule choc… Ce sont des propos anachroniques, sans fondement et choquants.
Combien de temps encore « monopole » va- t-il nous coller à la peau ? Que faudra-t-il faire pour être reconnu comme une entreprise comme une autre ?
Le régulateur a été un ardent promoteur de la concurrence en instaurant des règles applicables à tous les opérateurs tant sur le cuivre, le mobile que sur la fibre pour accélérer le déploiement des réseaux. Ce n’est pas un hasard si France Télécom devenu Orange, riche de son potentiel humain divers a su conserver son rôle de leader. C’est que l’entreprise a su anticiper les évolutions et faire des investissements dans l’intérêt général.
Orange construit son réseau fibre en investissant massivement bien plus que les autres opérateurs qui avaient aussi toute latitude d’adopter les mêmes dispositions, d’ailleurs encouragées par ce même régulateur qui dénonce maintenant le cadre qu’il a lui-même mis en place et qui fonctionne puisque nous y parvenons. Fustiger le bon élève, c’est un comble !
Mais qu’on investisse ou qu’on n’investisse pas, on est toujours critiqué !
Tous les opérateurs dénoncent les incertitudes réglementaires mais aussi dans bien d’autres domaines… juridiques, comptables, fiscaux et plaident pour des règles cohérentes pour privilégier l’investissement.
Pour le Président de la Fédération Française des Télécoms (FFT), en France : « Plus on investit, plus on est taxé ».
Lors de l’inauguration d’Orange Gardens à Chatillon (Hauts de Seine), le 8 juin 2016, le Président François Hollande avait repris à son compte la nécessité pour les opérateurs d’avoir un cadre réglementaire clair et avait déclaré ce jour-là lors du lancement du programme « Orange Territoires Connectés » par Stéphane Richard : « Vous avez fait des annonces importantes pour les Français, notamment les plus éloignés des technologies, en zones rurales mais pas seulement. J’ai bien relevé qu’il y avait une contrepartie : c’est vrai qu’il faut une stabilité juridique et fiscale pour vous qui investissez à moyen et long terme. Il y a une sorte de contrat entre nous. Vous investissez dans les territoires de la République qui ne sont pas les plus favorisés »
Pour que l’Europe entre dans l’ère du « gigabit », Bruxelles s’est prononcé, et ce n’est pas si courant, pour une régulation soft sur la fibre pour pousser le déploiement FTTH (fibre jusqu’à l’abonné) et pour le cofinancement.
Ces messages ne semblent pas avoir été entendus par tous, et en particulier par le régulateur français.
Il ne faut pas instrumentaliser la guerre au sein des Télécoms. Les opérateurs ont besoin d’améliorer leurs marges pour exister dans un contexte hyper concurrentiel et apporter les services dont nos concitoyens ont besoin en conciliant à long terme les intérêts de l’entreprise pour l’économie nationale et les intérêts des consommateurs.
Certains opérateurs ont fait le choix d’investir fortement hors de France. Orange a privilégié les efforts d’investissement en France et mise sur le Très Haut Débit (Fibre et 4G). C’est une décision très courageuse de la part d’Orange d’annoncer, malgré tout, le maintien du niveau de ses investissements dans ses réseaux, soit plus de 15 milliards d’euros entre 2015 et 2018 dans le cadre de son plan stratégique ESSENTIELS2020.
L’Etat actionnaire, soucieux d’imprimer sa marque dans cette révolution numérique, devrait tirer la sonnette d’alarme.