La salle de presse

Totalement irréaliste et improbable hier, un tel rapprochement est encore iconoclaste aujourd’hui pour de nombreux acteurs mais… les esprits évoluent et c’est tant mieux. On commence enfin à parler de politique industrielle sans tabous. Les fusions/acquisitions ne sont plus seulement regardées à travers le prisme consumériste.

L’émergence de champions français et surtout européens est encouragée tant au plan hexagonal qu’à Bruxelles. Pourquoi l’opérateur historique serait-il écarté de cette concentration inéluctable du secteur: parce qu’il aurait la tare originelle d’être un ex-monopole ? Parce qu’il pèserait environ 55% de parts de marché en France ?

Ce n’est pas le nombre d’or de trois opérateurs qui nous obnubile ! C’est qu’un tel projet industriel fait sens. Il nous paraît positif pour les investissements, le développement accéléré de l’économie numérique et donc du PIB, les synergies, le consommateur mais également pour l’emploi : sauvegarde chez Bouygues Telecom, abaissement de la pyramide des âges chez Orange.

Certes, nous devons retrouver résolument le chemin de la croissance, certes notre dette est encore élevée mais nous pensons que ce rapprochement est bon pour le Groupe d’autant qu’une telle acquisition ne se fera pas exclusivement en cash comme dans les années 2000 !

Mais attention le diable est souvent dans les détails ….. Et il ne faudrait pas « tirer les marrons du feu », pour un autre, qui avec un investissement au demeurant fort limité serait le grand bénéficiaire de l’opération sans prendre aucun risque, ce qui serait quand même un comble !

Plus généralement, de telles évolutions devraient s’inscrire dans une véritable politique industrielle au niveau européen dont le secteur des télécommunications a bien besoin. Et une attention toute particulière devrait être portée aux grandes manœuvres outre-Atlantique : hyper concentration des opérateurs, rapprochement télécoms/audiovisuel, internet à deux vitesses…