Concilier sécurité et temps réel dans la chaine logistique mondiale : Quel modèle collaboratif pour la dématérialisation de données
30 mars 2017Représentée à l’UN/CEFACT, Conex est active dans de nombreux travaux et discussions portant sur les évolutions de l’organisation du commerce international et la dématérialisation des échanges de données. Conex a rejoint en 2014, un appel à projets européen, CORE pour conduire un projet de R&D collaborative. Ce projet a été présenté lors de la SITL, mi-mars 2017.
CORE (http://www.coreproject.eu/) coordonne des projets de recherche sur l’analyse de risques, le suivi et la traçabilité des informations et des marchandises à chaque étape de la Supply Chain. Projet financé par l’Union Européenne, pour 4 ans (2014 – 2018), CORE réunit des acteurs européens, américains et des organisations internationales telles que l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD) et INTERPOL. L’objectif des travaux menés sous l’égide de ce projet, est de sécuriser la chaîne d’approvisionnement de bout en bout face à toute situation de crise – vol, terrorisme, catastrophes naturelles, cybercriminalité – et de faciliter l’émergence de normes de travail et d’échanges bénéficiant d’une reconnaissance mutuelle. Ses travaux aboutissent à des démonstrateurs, preuves de concept, permettant d’expérimenter la pertinence de l’approche CORE face à différents scénarios au sein de la chaîne logistique mondiale.
Conex est la seule entreprise française à être présente dans le projet européen CORE.
Un modèle pour accélérer et fiabiliser la dématérialisation des données au sein de la Supply Chain dans le futur
L’objectif du projet WP10 Data Pipeline auquel Conex prend part dans le programme européen CORE, est de concevoir un nouveau modèle de transmission des informations utilisées dans l’import /export, qui sera reconnu et utilisable par tous les acteurs économiques et les autorités administratives et gouvernementales. Tout en respectant les contraintes sécuritaires et les dispositions réglementaires imposées au plan national et international, ce modèle améliore la transmission en temps réel de l’information tout au long de la supply chain, en renforçant la sécurité.
Méthodologie
Cette preuve de concept (Démonstrateur) a été élaborée en se fondant sur des exemples grandeur nature, de circuits d’import/export gravitant sur le port de Felixstowe, au Royaume-Uni. Il exploite des jeux de données réels reflétant une variété de scénarios d’échanges commerciaux. Ainsi, l’un des jeux de données analysés correspond aux importations de l’enseigne britannique Sainsbury, qui transitent entre la Chine (Yantian) et Felixstowe. Le second jeu de données reflète l’activité export de l’entreprise JC Bemford, qui vend et expédie, par conteneurs, des véhicules de BTP dans tous les coins du monde, etc. Au total, 4 circuits d’échanges commerciaux bien différents, ont été ainsi étudiés pour concevoir un Démonstrateur qui tient compte de la diversité.
« Le principe du pipeline est collaboratif, la chaine d’informations se complète au fil du cheminement des marchandises, par les informations que chaque acteur de la Supply Chain détient. Le partage des données tout au long du cheminement matière offre de la visibilité sur la chaîne d’approvisionnement. C’est le fondement de notre modèle, il améliore la surveillance réglementaire et accélère la circulation de l’information dans un ensemble d’échanges de données dématérialisées », constate Lance Thompson.
Modéliser des pipelines de données commerciales est une première étape. Il s’agit bien sûr aussi de les faire dialoguer avec des hubs de données existants. Là encore, le Démonstrateur s’est confronté à l’existant pour modéliser les échanges d’informations, en l’occurrence : le One Government at the Border (OG @ B), un hub de données gouvernemental anglais ; le Port Community System de MCP, et des hub en Australie et Canada.
Résultats
Le groupe de travail a analysé les processus, les données, les rôles et les inter-relations tout au long de la chaîne d’approvisionnement pour aboutir à une représentation dans une structure unifiée, à un modèle de données.
Il a créé des messages d’information standard en utilisant la législation douanière de l’UE et l’outil du GEFEG (1). Il a utilisé la bibliothèque de données du CEFACT–ONU et a veillé à s’accorder avec les réglementations de l’Union Européenne afin de garantir la compatibilité internationale de son Démonstrateur. Conex a veillé à faire respecter les recommandations CEFACT–ONU pour une future reconnaissance internationale du modèle de données.
Aujourd’hui, le Démonstrateur sait dialoguer avec la plateforme anglaise One Government at the Border (2).
Le projet se terminera en avril 2018. Le point d’étape est consultable ici :
http://www.coreproject.eu/media/16592/core-d103-final-report-on-phase-one-developments-of-the-sainsbury-felixstowe-demonstrators-summary.pdf
(1) Logiciel pour modéliser les formats de données, et développer le guide d’implémentation des messages.
(2) Le projet est tributaire du planning de projets de dématérialisation menés en Angleterre actuellement. En effet, le lancement de CORE en mai 2014 a coincidé avec le début du programme One Government at the Border, qui n’est pas encore complètement déployé à ce jour, et laisse encore ouvertes nombre de questions.