E2C France
http://www.reseau-e2c.fr/L’ECOLE DE LA 2e CHANCE, LA « GRANDE ECOLE » DES DECROCHEURS MOTIVES 10 ans après sa création, le Réseau E2C fait l’objet d’une étude très encourageante de la DARES
5 septembre 2014L’étude de la DARES fait le point sur le fonctionnement Ecoles de la 2e Chance, et constate les résultats obtenus auprès d’un public de décrocheurs de plus en plus nombreux qu’il faut s’efforcer de ramener à l’école et vers l’emploi. La DARES s’est intéressée aux différenciateurs qui ont abouti à cette Ecole d’un genre totalement différent, véritable tremplin pour des jeunes en rupture avec le système traditionnel.
L’étude est accessible dans son intégralité ici : http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/2014-068.pdf
Un portrait des E2C analysé à 360° par la DARES
L’individualisation du parcours et l’alternance forte en entreprise sont les deux principes affirmés par toutes les écoles et constituent un fil conducteur de la pédagogie des E2C.
Le modèle, propre à chaque école selon son territoire, permet une réelle stabilisation du parcours des jeunes (qui sont dans des situations sociales et comportementales complexes) grâce à un lien notable avec les acteurs économiques locaux.
Toutes les E2C ont mis en place un pôle social pour répondre au besoin d’appui social des jeunes. « La majorité des jeunes rencontrés déclarent une confiance et une image de soi restaurées. Ils témoignent d’une progression effective dans l’appropriation de leur parcours », explique la DARES.
La DARES souligne que l’émergence du projet du jeune est le défi de l’E2C. Pour ce faire, en parallèle de la remise à niveau dans les savoirs de base, le temps passé par le Jeune en stages en entreprises représente 40 à 55 % du parcours en E2C. De fait, la proximité des E2C avec leur territoire d’implantation est un autre axe fort qui ressort de l’étude. Toutes les écoles partagent cet objectif de bénéficier d’un ancrage territorial fort. Chaque E2C se construit comme une réponse aux besoins des acteurs économiques du territoire. Les entreprises partenaires des écoles sont toutes volontaires. Les entreprises rencontrées reconnaissent une très bonne « expertise métier » et un professionnalisme des permanents. Elles valorisent aussi la relation personnalisée nouée avec le chargé de relation entreprise.
Alexandre Schajer, Président du Réseau des Ecoles de la 2e Chance, commente :
Nous sommes très fiers de pouvoir accompagner aujourd’hui prés de 14 000 jeunes décrocheurs scolaires par an. Ils sont pour beaucoup désocialisés après une période plus ou moins longue d’inaction et des parcours marqués par des ruptures scolaires et personnelles…
Les 105 Ecoles font un travail quotidien pour ramener ces jeunes vers la réalité du monde professionnel. La DARES a parfaitement bien compris et souligné l’organisation que nous mettions en place avec tous les acteurs locaux, comme les missions locales et les entreprises, et la vocation des formateurs et des personnels à suivre les stagiaires dans un double accompagnement, professionnel et personnel.
Compte tenu des types de public que nous gérons, qui sont habitués à la rupture et à l’échec, nous sommes confrontés inévitablement à des comportements et des habitudes de rupture. En 2013, les Écoles ont ouvert 14 000 places d’accueil. Leur premier succès est d’arriver à stabiliser les stagiaires dans leur parcours de formation. De ce point de vue, le taux de réussite atteint 78%. Soit 8 jeunes sur 10 qui restent dans le dispositif E2C et s’engagent dans un parcours constructif.
Par la suite, entre 4 % à 10 % des jeunes accueillis sortent du dispositif, selon nos statistiques réalisées chaque année, pour des motifs non maîtrisables : maternité, déménagement, incarcération, maladie, décès…
Au final, 58% de stagiaires trouvent bien leur voie professionnelle. Soit 6 jeunes sur 10. Des jeunes qui, rappelons-le, étaient sur une voie sans issue jusqu’alors.
Après l’E2C, ils poursuivent leur projet et vont vers le métier qu’ils se sont choisi, soit directement avec un contrat de travail, soit dans une formation qualifiante, souvent en alternance. Notre suivi est de l’ordre de 6 mois à un an après leur sortie. Il nous reste à dimensionner et améliorer ce suivi des jeunes après leurs parcours, toutes les E2C n’étant pas financées de la même manière. La DARES a par ailleurs souligné que “l’homogénéisation des pratiques de suivi est en axe de progrès sur lequel travail le Réseau”. Nous sommes ainsi en discussion sur une enquête quantitative permettant de mesurer la durabilité dans l’emploi des jeunes sortis, donnée non existante actuellement.
Ces résultats sont le fruit des efforts de tout le Réseau, dans un contexte de demande croissante, alors que le décrochage scolaire est un phénomène explosif. La croissance du Réseau n’a cessé de s’accélérer pour répondre à la demande. Cette croissance est encadrée par un processus de labellisation qui permet de maintenir les résultats qualitatifs à niveau. La labellisation garantit la qualité du dispositif. Elle permet le soutien financier de l’État auprès des Régions et des autres partenaires, Collectivités Locales, Consulaires, entreprises (taxe d’apprentissage, fondations, mécénat).
En 2004, on comptait 11 sites écoles. En 2010, 63 sites écoles et aujourd’hui plus de 105 dans 17 régions et 47 départements.
Nous estimons, et nos partenaires qui nous font la confiance de nous suivre et de travailler à nos côtés depuis des années, que ces résultats sont très encourageants et remercions la DARES, la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques placée sous l’égide du ministère du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social, de l’avoir souligné”.
#DECROCHAGE SCOLAIRE #JEUNES