18 avril 2018

Vidéo en ligne : comment se faire « entuber »

Opinion libre, par François Caron, Président fondateur de empreinte.com

 

La vidéo est un carrefour d’audience incontournable et Youtube apporte une réponse complète : gratuite pour le donneur d’ordre et très rémunératrice pour les diffuseurs. La redéfinition du financement des municipalités, les recherches d’économie de l’état, autant de raisons pour lesquelles les instances publiques, municipalités, institutions, ministères ont souvent recours à des systèmes d’hébergement gratuit, pas forcément conformes aux bonnes pratiques.

Quid de ces pratiques au regard des nouvelles dispositions légales : le RGDP qui exige une gestion stricte et les nouvelles dispositions sur le respect des données personnelles ? Un exemple d’actualité plutôt sensible quand le site des impôts décide d’utiliser YouTube pour expliquer le prélèvement à la source…. 

 

 

Ai-je donné mon accord au site cette municipalité, cette institution, ce ministère pour confier mes coordonnées à YouTube à travers les vidéos qu’il me propose ?

Combien de ces sites oublient d’activer le mode de confidentialité avancé de YouTube, avec pour conséquence d’exposer les données personnelles des internautes ? Nul ne le sait exactement… sauf YouTube !

Depuis aujourd’hui, on en connait au moins un et pas des moindres : le site des impôts sous la houlette de la DGFIP a décidé d’imposer à tous les français d’exposer une vidéo explicative sur le prélèvement à la source. Le hic, c’est que l’internaute est quasiment obligé de lire cette vidéo Youtube qui selon l’article du magazine Le Point exposerait les données personnelles des internautes : « Bercy permet au géant américain d’aspirer un grand nombre de données personnelles » [1]

La diffusion quasi obligatoire de cette vidéo YouTube, déjà propagée à 4,3 Millions, semble être une pratique d’un autre âge, digne des meilleures campagnes Agitprop trotskistes. Vous regardez la vidéo et on parle après : c’est donnant donnant.

 

Donnant mais pas gagnant, car si l’internaute confie ses données personnelles à YouTube pour consulter le site des impôts comme indiqué sur le magazine Le Point, la situation est paradoxale.

Comment un site public dont la mission première pourtant focalisée sur le respect des données personnelles, pourrait-il s’affranchir des plus élémentaires précautions ?

Voici donc un site « entubé » d’un nouveau genre : tout semble fait pour inviter à lire cette vidéo YouTube et semble-t-il sans respect de la protection des données personnelles, selon Le Point.

On peut se demander où se situe l’intelligence de ces sites publics qui oublient de protéger nos données personnelles ? Est-ce que c’est ça finalement « l’intelligence artificielle » ?

 

Mais le plus accablant est qu’en cliquant sur « NON je souhaite avoir plus d’information » et ainsi refuser l’utilisation des cookies sur mon navigateur, le site des impôts me renvoie la page des mentions légales cachées par le lecteur vidéo YouTube…

Un cas d’école, ce site qui me propose deux choix : vidéo ou espace personnel, exit les autres pages pour ma première visite. Radical, minimaliste, trotskiste ! Un retour aux sources en quelque sorte…

Selon le magazine Le Point, la direction de la communication de la DGFIP aurait répondu que la diffusion sur YouTube répondrait au besoin de diffuser la vidéo à travers un système fiable, d’ailleurs utilisé pour diffuser la chaine de la DGFIP depuis longtemps.

Voilà qui n’est pas très fairplay : la fiabilité de YouTube pour seul argument, sans même prendre en compte que de nombreuses solutions fiables existent, tout aussi fiables et disposant même de système de diffusion plus avancés.

 

Les CDN (Content Delivery Network) possèdent pour certains plus de 100 000 serveurs répartis dans le monde afin d’assurer une qualité de diffusion comparable sinon meilleure à YouTube qui reste parfois tributaire de batailles auprès d’opérateurs d’accès à Internet et dont il semble que fin Janvier 2018 les vidéos se lisaient mal, selon le site 59 hardware. [2]

Les milleniums semblent parfois repenser le monde au principe que YouTube serait le meilleur système et qu’on peut le pratiquer aveuglément sans risquer la dépossession des données personnelles, l’inapplication des directives RGDP, des problèmes éventuels de lecture et de piratage.

L’argument de la qualité de YouTube est une réponse insuffisante, elle pourrait même cacher l’absence de précaution technique quant à la protection des données personnelles. Il est pourtant simple de désactiver le suivi YouTube en appliquant les règles de sécurité avancées YouTube …

 

La vidéo sur internet reste décidemment un territoire plein de surprises et d’arguments gratuits comme les offres de YouTube… Début Avril 2018 l’information selon laquelle une vidéo YouTube vue 5 milliards de fois aurait été hackée selon le journal 20 minutes du 10 Avril 2018, (et ce n’est pas le seul exemple) devrait inciter à plus de prudence face à des propos dithyrambiques…[3]

 

Dès lors YouTube ne peut être considéré comme la solution exclusive et suprême, elle semble même très exposée et toujours pas rentable comme le remarque LCI, le 11 Mars 2017.[4]

 

Pour résumer, il est difficile de prétendre que YouTube serait en tous points une solution supérieure aux autres. Se persuader du contraire c’est peut-être déjà se faire « entuber ».

 

 

 

A propos de l’auteur

François Caron est un expert de la vidéo en entreprise. Il a créé sa société, empreinte.com il y a près de 25 ans, après une première carrière dans la communication. Il est diplômé de l’Université Paris VII (master – 1984).

 

 

[1] www.lepoint.fr/high-tech-internet/le-site-des-impots-offre-a-google-des-donnees-de-millions-de-francais-17-04-2018-2211210_47.php
[2] https://www.59hardware.net/actualités/internet/des-problèmes-de-lecture-youtube-chez-free-2018012319044.html
[3] https://www.20minutes.fr/web/2252443-20180410-hackers-supprime-despacito-cinq-milliards-vues-youtube
[4] https://www.lci.fr/high-tech/youtube-1-milliard-d-heures-d-images-visionnees-par-jour-et-toujours-pas-rentable-retrouvez-le-kiosque-de-l-info-du-11-mars-2028755.html

 

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